Une des conditions indispensables pour garder une automobile en bon état est de refroidir le moteur quand il chauffe ; le même principe s’applique au corps humain. Quand le corps et le mental sont constamment surmenés, leur efficacité dans l’accomplissement de leur travail naturel diminue.

La vie sociale moderne, la nourriture, le travail et même les soi-disant divertissements, comme la lutte ou la boxe, rendent difficile la détente pour l’homme civilisé d’aujourd’hui. Non seulement il s’avère ardu pour lui de se relaxer, mais il a même oublié la façon naturelle de recharger son corps pendant ses moments de détente et de repos ; en effet, pendant le repos, nombreux sont ceux qui consomment une grande quantité d’énergie physique et mentale. La majeure partie de l’énergie produite par le corps est gaspillée inutilement. Pour une seule activité, d’énormes quantités d’énergie sont dépensées par une tension musculaire inutile.

Avant d’apprendre à exécuter des exercices physiques et mentaux, il faut d’abord savoir observer et reconnaître la tension musculaire et être capable de relâcher les tensions musculaires inutiles. Tous les exercices de yoga sont basés sur ce principe.

La relaxation, c’est l’opposé de la contraction

relaxationAvant de pouvoir étudier la relaxation (lire sur les 3 relaxations), il est indispensable de comprendre d’abord son opposé, la contraction. Quand nous désirons accomplir une action, quatre étapes ont obligatoirement lieu, l’une après l’autre. Tout d’abord, une pensée émerge dans le mental, par exemple, prendre un livre sur une table. Cette vague de pensée est transmise au cerveau qui envoie une impulsion aux muscles sollicités pour cette tâche particulière, ainsi que de l’énergie pranique supplémentaire. Le prana voyage à travers les nerfs moteurs, atteint les muscles, les oblige à se contracter, et, finalement le livre se trouve entre vos mains.

Chaque action, consciente ou inconsciente, utilise une certaine quantité d’énergie pranique.

Lors d’une action consciente, le mental conscient envoie un message au subconscient, qui réagit immédiatement en envoyant le prana vers la partie du corps désignée. Quand l’action est automatique, c’est à dire quand le mental conscient ne joue aucun rôle, le subconscient exécute entièrement la tâche, donnant l’ordre et achevant lui-même le travail. Lorsque la quantité d’énergie pranique dépensée est supérieure à ce que le corps est capable de reconstituer, celui-ci s’affaiblit. C’est une des façons de dépenser de l’énergie.

On peut dépenser de l’énergie d’une autre façon, sans aucun mouvement musculaire, à cause des émotions, comme les soucis, le chagrin, l’anxiété, la colère et l’avidité. Personne n’est exempt d’émotions et rares sont ceux qui peuvent les contrôler, ou, du moins, leur fixer une limite. Les émotions incontrôlées peuvent très rapidement épuiser le prana emmagasiné dans le corps. Quelques minutes de colère utilisent plus d’énergie qu’une journée de travail physique. Une crise de colère subite produit une onde de choc dans le système nerveux. Imaginez l’énergie nécessaire pour remettre en ordre les différents muscles et organes qui ont pris part à ces émotions. Ce phénomène n’est pas limité à la colère, toute émotion a des répercussions fâcheuses sur le corps.

Nuls reconstituants, piqûres, vitamines ou régimes équilibrés ne peuvent résoudre définitivement les problèmes d’une personne angoissée ou tourmentée. En dehors de la colère, des soucis et des chagrins, il existe encore un autre démon prêt à engloutir l’énergie : c’est la fatigue mentale ou tension. On peut comparer la dépense en énergie pranique, résultant de la tension, au gaspillage de l’eau qui coule goutte à goutte, heure après heure, d’un robinet mal fermé. Ainsi, nous laissons notre prana s’écouler en un courant constant de tension, qui a pour résultat l’usure et l’épuisement de nos muscles et de nos organes internes.

Une énorme quantité d’énergie est gaspillée, premièrement, par des activités superflues que nous n’essayons pas d’arrêter ou de contrôler, et deuxièmement, par la tension constante et inutile des muscles de notre organisme. Même au repos, les muscles sont sous tension et dès que nous commençons à exécuter le moindre travail, tout un ensemble de muscles est mis en action comme si nous allions accomplir une tâche dure et épuisante. Observez la façon de marcher de certaines personnes; les muscles de leurs épaules, des bras, des jambes et même de l’estomac sont inutilement contractés.

Pendant le sommeil également, les muscles sont tendus et continuent à dépenser de l’énergie, sans que nous nous en apercevions. Au cours de notre vie, nous dépensons plus d’énergie à maintenir nos muscles prêts à l’action, qu’en exécutant des tâches utiles.

Contrôler ses énergies par la relaxation

Afin de réguler et d’équilibrer le travail physique et mental, il est nécessaire d’apprendre à économiser l’énergie produite par notre corps. C’est le but principal de l’étude de la relaxation.

Pendant la relaxation, on ne consomme quasiment pas d’énergie ou de prana, bien qu’une petite quantité continue à circuler, afin de conserver le corps dans son état normal, le surplus étant emmagasiné et conservé. Il ne faut pas confondre relaxation et paresse. L’enfant se détend naturellement; mais parfois des adultes possèdent ce pouvoir de relaxation. Ces individus sont remarquables par leur endurance, leur force, leur vigueur et leur vitalité.

Nombreux sont les grands hommes d’Etat et les sages qui comptent sur ce pouvoir de relaxation pour accomplir l’énorme quantité de travail qu’ils assument.

Observez un chat faisant le guet devant le trou d’une souris, dans une attitude gracieuse, naturelle, sans aucune contraction musculaire, et néanmoins prêt à l’action. Quoique exempt de toute tension au niveau des muscles, la détente du chat est une détente consciente qui peut se muer en action immédiate.

Pour obtenir une parfaite relaxation, trois méthodes sont employées par les yogis : physique, mentale et spirituelle. Aucune relaxation n’est complète sans atteindre la relaxation spirituelle que seuls connaissent les yogis.