La transformation de soi, un long chemin
Parler de mon évolution spirituelle devient de plus en plus difficile. J’aimerais pouvoir mentionner les uns après les autres les changements qui s’opèrent et qui se sont opérés mais j’ai le sentiment que la logique ne s’applique pas toujours et que je risquerais de vous perdre en créant une certaine confusion.
Se transformer, c’est comme une rééducation
Après 22 ans de pratique du kriya yoga et de la méditation (article sur les bienfaits de la méditation), ma façon de voir la vie est clairement totalement différente. Ce sont aussi mes proches, amis et connaissances qui témoignent de ce changement. Car vivant avec moi-même, je ne perçois pas la transformation toujours de façon concrète. Ce sont les autres qui me parlent de ma nouvelle personnalité. Je les écoute et je me dis c’est vrai, que j’étais comme ça avant et que je ne le suis plus aujourd’hui. Ma perception de la vie a complètement changée, je réponds désormais d’avantage aux évènements de la vie plutôt que d’y réagir. Je ne juge (presque) plus les autres, ce qui est peut-être le plus gros changement de ces 10 dernières années. J’aime débattre sans vouloir avoir le dernier mot ou convaincre absolument mes interlocuteurs. Je comprends que chacun à sa vérité, en fonction de notre culture, notre éducation, nos croyances et nos expériences de vie. L’harmonie est bien plus présente dans mes relations, toutes les relations. Je regarde les choses et vis ma vie avec plus de recul, plus de hauteur.
La transformation doit être individuelle
Je réalise que l’avenir d’une humanité en paix et en harmonie ne passera pas par une attitude de vie commune, mais par notre capacité individuelle à reconnaitre l’autre comme un autre “moi-même”, et donc à naturellement faire pour lui ce que je ferais pour moi-même. L’évolution de notre conscience est indispensable pour nous sauver de notre folie actuelle. Le changement ne viendra plus des politiques ni des nouvelles technologies. Nous avons assez de connaissances techniques aujourd’hui pour répondre à la plupart des maux qui agitent la planète. La seule chose qui nous manque, c’est la conscience, la sagesse qui nous permettrait de réaliser certaines évidences, l’entraide qui réduirait la misère et la violence, la tolérance et l’empathie, l’inutilité d’accumuler sans fin des biens matériels, la nécessité de se connaitre pour mieux comprendre le monde ( d’ou l’intérêt d’aborder l’introspection) et la vie en générale. Apprendre à être heureux sans raison et accepter la réalité telle qu’elle est, ce qui nous permettrait de ne pas massacrer et consommer tout ce qui se présente pour modifier à notre convenance les circonstances de nos vies que nous ne jugeons pas à notre goût….
Quel bénéfice recevoir de la transformation de soi
Le fait de me transformer me donne une meilleure compréhension des forces qui agissent chez l’être humain et qui peuvent le ralentir dans sa quête du bien-être. J’écrivais sur le Facebook du site que rien ne changera si on ne change rien. Une évidence me direz-vous mais il n’est pas rare de rencontrer des gens qui ne sont pas satisfaits de leur situation mais qui ne veulent rien changer à leurs habitudes, ne serait-ce que le café du matin. L’être humain est la “machine” organique la plus perfectionnée sur la planète, et de loin la plus complexe qui soit. Entre l’incroyable univers du corps physique et les couches de consciences existantes, nous peinons à comprendre comment nous fonctionnons et restons englués dans notre zone de confort, quitte à ce qu’elle se transforme en zone de non-confort permanent. Le moindre changement nous apparaît très risqué, et ne maîtrisant pas notre mental, nous ne savons pas que c’est lui le responsable de notre souffrance quotidienne.
L’Ego est l’ennemi de la transformation de soi
Comme le dit si souvent Sadhguru et tous les Maîtres spirituels, personne ne nous a jamais offert le mode d’emploi de ce que l’on nomme “moi-même”. Incapable de changements, nous reproduisons inlassablement les mêmes actions, toujours malheureux de constater qu’ils produisent les mêmes effets. L’Ego, que je traduirais par notre personnalité pour simplifier, a des limites qu’il connait et qui le rassure, et n’aime pas les voir changer. L’âme, notre véritable identité, n’a pas de limites et cherche en permanence à exprimer les possibilités infinies, en provoquant le changement. De là naissent nos conflits intérieurs où Pierre se sent rassuré dans son job de commercial, mais ne rêve que de partir pour devenir moniteur de planche à voile, sa passion. La peur contre l’envie.
Le courage, la clé de la transformation de soi
Sur dix personnes qui viennent à moi pour me confier leur désir de changer leur vie ou leur perception de celle-ci, dix sont sincères et m’assurent vouloir y arriver. Mais seulement une aura le courage d’essayer. Avec le temps, j’ai pris conscience de la vraie difficulté de se transformer. L’ego est plus fort qu’on ne le croit. Et il inventera n’importe quelle excuse pour que rien ne change. Mieux vaut souffrir de ce que l’on est, plutôt que de risquer l’inconnu. Voilà pourquoi la souffrance existe dans la vie. Car sans la souffrance, pas de changement, pas d’évolution. L’être humain n’est pas capable d’évoluer sans d’abord souffrir, puis il souffre suffisamment pour ne plus l’accepter et alors décider, contraint et forcé, de désirer plus que tout ce changement qu’il redoutait jusqu’alors. Vous remarquerez autour de vous, ceux qui sont “heureux” ne changent pas. Ce sont ceux qui souffrent, de leur propre fait ou par les évènements de la vie, qui évoluent le plus radicalement.
Lorsque je rencontre des personnes qui me disent vouloir changer et qui abandonnent rapidement, je ne leur dis pas forcément, mais je pense “tu n’as pas encore assez souffert, ça viendra….”.