La première leçon de pranayama consiste à apprendre comment contrôler le mouvement des poumons, afin de pouvoir ressentir les mouvements plus subtils qui se produisent dans le corps, ce que le yogi affirme être possible par la maîtrise de la circulation du prana dans les poumons.

La science du pranayama commence avec un bon contrôle du diaphragme et des muscles respiratoires qui apportent aux poumons une expansion maximale, afin qu’ils absorbent le plus possible l’énergie vitale de l’air.

Proportions à observer dans le pranayama

Yoga nadi suddhi pranayamaLa respiration yoguique accorde une grande attention à l’expiration : la proportion entre l’inspiration et l’expiration est de 1-2. Si l’inspiration dure une seconde, l’expiration sera de deux secondes. Si l’expiration dure plus longtemps que l’inspiration, c’est afin d’obtenir un contrôle maximum des poumons pour que le vieil air vicié resté dans les poches d’air puisse être éliminé.

Il est indispensable de parler des poumons, afin de comprendre réellement pourquoi les yogis accentuent l’expiration plutôt que l’inspiration. tant que les poches d’air sont remplies d’air vicié, aucune puissance d’inspiration ne peut y apporter l’air frais de l’atmosphère. En respirant normalement, nous n’éliminons qu’un très faible volume d’air du sommet des poumons, laissant leur base pratiquement inactive.

Lorsque nous respirons, nous faisons pénétrer l’air par le nez; après avoir parcouru le nez, le pharynx et le larynx, l’air se dirige dans la trachée-artère qui se divise en d’innombrables petits tubes appelés bronchioles. Les bronchioles se terminent en minuscules subdivisions, dans les nombreux petits sacs d’air des poumons. Chacun de ces sacs contient une partie de l’air inspiré et l’oxygène traverse les parois des capillaires pulmonaires.

Le sang se charge en oxygène et rejette le gaz carbonique produit par les déchets amassées dans tout l’organisme par le sang. Au contact du sang, les poches d’air sont alors vidées de l’oxygène pur et remplies de gaz carbonique apporté par le sang. Tandis que cet air vicié n’est pas éliminé, l’air frais de l’atmosphère ne peut parvenir jusqu’aux poches d’air, quelque soit la puissance de l’inspiration.

Dans la respiration ordinaire, nous n’expulsons que très peu d’air de la partie supérieure des poumons, la base demeure presque inactive, remplie d’air stagnant. certaines personnes n’utilisent que la base du poumon pour respirer, laissant le sommet inactif.

Une mauvaise expiration laisse inactive une grande partie des poumons, préparant ainsi un terrain favorable pour les bacilles qui attaquent les tissus affaiblis. Les tissus en bonne santé résistent à l’attaque, et la seule et unique manière d’avoir des tissus pulmonaires sains est de bien expirer tout l’air vicié, afin de pouvoir remplir les poumons d’air frais.

C’est une des raisons pour lesquelles la respiration yoguique prescrit une expiration longue, lente et profonde, afin que le maximum d’air stagnant puisse être éliminer, et soit remplacé par de l’air frais. Plus l’air vicié est éliminé, plus l’air frais de l’atmosphère pénètre dans les poumons, les poches d’air ne pouvant pas rester vides.

Par conséquent, dans la pratique de la respiration yoguique, la première leçon commence avec l’inspiration et l’expiration dans la proportion 1-2 : quatre seconde d’inspiration, huit secondes d’expiration. Graduellement, on augmente la proportion sous la direction d’un professeur, et, le moment venu, il est possible d’atteindre des proportions plus élevées.

Quand les élèves ont bien assimilé l’inspiration et l’expiration, ils passent à l’étape suivante : la rétention.

Selon le système de respiration yoguique, la proportion entre l’inspiration et la rétention est de 1-4. La rétention est quatre fois plus longue que l’inspiration, et l’expiration toujours deux fois plus longue que l’inspiration. Donc, la proportion inspiration, rétention et expiration est de 1-4-2.

Pour débuter, le programme minimum est :

  • quatre secondes d’inspiration
  • seize seconde de rétention
  • huit secondes d’expiration

Graduellement on augmente à cinq, vingt et dix, puis huit, trente-deux et seize.

Il est surprenant de voir que certaines personnes peuvent retenir leur souffle assez longtemps, alors qu’elles sont épuisées par une expiration lente et prolongée. C’est la preuve qu’elles ne respirent pas bien. D’autres, au contraire, peuvent inspirer profondément mais trouvent souvent difficile d’expirer le double du temps d’inspiration.

Pour obtenir un bénéfice maximum dans la pratique du pranayama, on conseille toujours aux élèves de commencer l’inspiration et l’expiration sous la direction d’un professeur expérimenté, qui connait les difficultés, étant lui-même passé par les différentes étapes. Il est fortement conseillé de faire tous les exercices de respiration sous la direction d’un professeur de yoga. Les vraies qualités d’un professeur de yoga sont la spiritualité, la bonté et l’ouverture d’esprit. De plus, il doit être dénué d’égoisme lorsqu’il enseigne.

Quel est le rapport entre les poumons et la peau

Le méridien des poumons joue un double rôle énergétique :
-Les aliments digérés sont absorbés dans le sang de l’appareil gastro-intestinal et transportés vers les cellules. Dans ces cellules, le feu de la digestion cellulaire les « cuit ». Cette digestion cellulaire a besoin d’oxygène. Les poumons fournissent cet oxygène par l’air.
-A l’intérieur des cellules, l’énergie dégagée par les aliments « cuits » se mélange avec celle de l’air et crée l’énergie vitale, le prana. Cette énergie se répand dans tout l’organisme par les seize méridiens. Les méridiens des poumons distribuent cette énergie aux cheveux et à la peau.
Les poumons, lorsqu’ils sont encrassés, ne peuvent plus extraire efficacement l’oxygène de l’air. Les aliments ne peuvent donc pas être « cuits » à l’intérieur des cellules. La production d’énergie vitale chute. Les méridiens des poumons encrassés ne peuvent alors plus diriger l’énergie vitale vers la peau ni les cheveux; ceux-ci perdent leur brillance.
Les dommages du tabac ne s’arrêtent pas aux poumons, à la peau ni aux cheveux.
Le colon est l’organe-paire des poumons. La colonie de bonnes bactéries du colon défend l’organisme contre l’invasion des agents nuisibles. Des poumons affaiblis signifie un colon affaibli; un colon affaibli signifie une baisse d’immunité. Une baisse d’immunité chronique signifie exposition aux maladies graves.

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